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Yuggie a réussi la PACES à Toulouse « Je voulais tellement réussir que j’ai tout donné. »

Yuggie, en 2ème année de Dentaire à Toulouse nous parle de son parcours et du vécu de sa PACES

Quelle année était votre PACES, quel était son numerus clausus ?

2016 – 2017, 25 en dentaire

Votre bac, votre spécialité et votre mention ?

BAC S, spécialité maths Sciences de l’Ingénieur, mention bien

Obtention de la PACES en primant(e), doublant(e) ou triplant(e) ?

Doublante

Quel(s) concours avez-vous passé ? Votre classement dans les différentes filières ?

J’ai passé toutes les spécialités en doublant, pour être libre de changer d’avis : 80 en dentaire, 44 en maïeutique, 122 en médecine-kiné, et 113 en pharma (sans m’être présentée à l’épreuve)

Votre niveau au lycée ? Etiez-vous assidu ou dilettante ?

J’avais un niveau moyen, et je travaillais déjà beaucoup (mais ça ne veut rien dire).

Lors de votre PACES, habitiez-vous chez vos parents ? Tout(e) seul(e) ? En colocation ?

Pendant ma première PACES, je vivais chez mes parents. Pendant la deuxième, je vivais en colocation, ce qui était bien mieux.

Quelle était la durée de votre trajet fac – habitation ?

Environ 30 minutes en métro.

Avez-vous trouvé vos repères facilement à la fac ?

Assez, j’avais des amis doublants quand j’étais primante qui m’ont tout expliqué en détail, et je posais toutes mes questions au TAT, donc j’ai vite pris mes marques. Les horaires sont assez réguliers, même si je me perdais sans arrêt avec les salles de TD.

En doublant, je connaissais tout le fonctionnement de la fac, mais j’avais quand même du mal à retenir tous les TD qui sont vraiment mis à n’importe quel moment dans la semaine.
Pour avoir des repères, je conseille de se faire des camarades et de ne pas hésiter à se rappeler mutuellement les cours et autres TDs ou changements, et de demander au TAT ou aux vigiles en cas de soucis.

Avez-vous travaillé les cours l’été avant votre rentrée en PACES ? Pourquoi ?

En primant, je n’ai travaillé qu’à partir de la pré-rentrée, mais je m’y suis vraiment mise à fond. Comme ça, je n’ai jamais eu de retard, parce que j’ai conservé cette « avance » toute l’année.

En doublant, j’ai relu les cours d’UE2 environ 2 semaines avant la rentrée, mais je ne suis pas allée à la pré-rentrée. J’ai fait quelques QCMs très faciles d’UE1 pour me remettre dans le bain et j’ai démarré doucement à la rentrée, en veillant à ne jamais prendre de retard.

Pratiquiez-vous une activité physique en PACES ? Si oui, combien de temps/fois par jour/semaine ?

Ni en primant, ni en doublant. J’étais très stressée, et je ne voulais pas risquer de perdre mon énergie ou de me blesser pendant cette année critique.

Avec le recul, je regrette de ne pas avoir fait de sport, je pense que ça aurait été bénéfique. Parfois, je rentrais de la BU en vélo, et ça me faisait un bien fou, donc je pense que mon corps avait vraiment besoin de se défouler. Ca me donnait un petit côté légèrement surexcité, parce que dès que je ne travaillais pas, j’étais excitée comme une puce ! Je pense que j’avais en fait un trop-plein d’énergie, et qu’il faut se donner un peu de temps pour l’évacuer, ne serait-ce qu’une fois par semaine pendant dix minutes !

Aviez-vous des loisirs ? Des sorties ?

Je suis sortie quelques fois avec des amis, au cinéma, ou juste un petit macdo en sortant de la BU à 22H.

J’essayais de voir les amis qui ne faisaient pas PACES, juste deux petites heures chez les uns ou les autres, même si du coup nous finissions toujours par parler des études.

De plus, j’essayais de voir mes frères d’armes de PACES en dehors de la BU ou de l’amphi, par exemple en allant manger dans un fast food ou chez l’un d’entre nous, juste pour sortir un peu de l’atmosphère étouffante de la fac.

Sinon, j’ai énormément lu. J’ai du lire une dizaine de gros romans pendant l’année. A l’échelle de la PACES, c’est énorme, mais j’en avais vraiment besoin. Mais ça me faisait déprimer quand je réalisais le temps que ça me prenait. Au final, je ne regrette pas, ça m’a empêchée de devenir folle !

Aviez-vous dans votre famille des médecins, dentistes ou pharmaciens ?

Ma soeur est médecin.

Combien d’heures de sommeil aviez-vous par nuit ?

Ca dépendait vraiment de mes besoins et de mon travail. Globalement, je me levais à 6h30 pour aller en cours, et comme j’allais à la BU jusqu’à 22h, je me couchais toujours vers minuit. A la fin de l’année, l’épuisement guettait, parce que je me couchais de plus en plus tard, vers 01h00 voire 01h30 en période de rush, mais dans ces cas là je me levais plus tard, quitte à louper les cours que je maîtrisais le mieux (avec un camarade pour mes les récupérer, évidemment).

Le sommeil est primordial !! J’essayais de toujours dormir au moins 6h30, et plus dès que je le pouvais. J’avais aussi des somnifères en cas d’insomnie grave, pour ne pas flancher. Une journée sans sommeil c’est aussi une journée sans travail efficace. Je faisais aussi des petites siestes de 5 minutes à 30 minutes en fonction des besoins, directement sur les tables de la BU (qui s’avèrent étrangement confortables pendant la PACES, je n’ai jamais aussi bien dormi !).

Combien d’heures travailliez-vous par jour ?

Quand j’allais en cours, j’avais les 4 heures d’amphi le matin (même si souvent, j’en loupais quelques unes pour travailler seule si je connaissais déjà les cours ou si tout était sur le polycopié), puis je courais quasiment jusqu’à la BU pour me sauver une place et j’y travaillais jusqu’à 22h. Je mettais toujours environ une heure pour manger, en lisant ou en discutant avec mes camarades.

En période de révisions ou quand je n’allais pas du tout en cours, j’allais à la BU à 9h00 le matin, et j’en ressortais le soir à 22h. Je prenais une heure pour manger le midi, plus une pause vers 18h ou 19h pour manger un bout et surtout m’aérer le corps et l’esprit, souvent en groupe.
Ces pauses étaient salutaires, mais vers la fin de la période de révision j’ai fini par les abandonner pour pouvoir me concentrer et je compensais en allant manger plus tôt le soir, par exemple de 20h à 21h pour ensuite travailler une dernière heure avant de rentrer chez moi.

Quelle était votre méthode de travail pour l’apprentissage ?

J’ai essayé à peu près toutes les méthodes possibles en primant. Celle que j’avais retenu et qui n’a pas trop mal marché était de relire le cours le jour même du cours en amphi, le jour 0, puis de revoir ce cours au jour 3, 6, 9 puis 21. Mais ça prenait beaucoup trop de temps et je n’ai donc pas fait suffisamment de QCMs.

En doublant, je relisais le cours le jour du cours, puis je faisais des QCMs, je les corrigeais (j’avais toujours de très mauvais résultats au début) en revoyant bien les parties du cours à chaque erreur, puis je relisais une fois le cours, et je recommençais sans fin.

Quand je ne parvenais vraiment pas à retenir un cours, je l’écrivais en entier. C’était ma méthode radicale, quand je voyais que même en refaisant les QCMs plusieurs fois mes notes restaient catastrophiques et que je commençais à paniquer, je recopiais le cours avec des abrégés sur du brouillon, en prenant garde à bien le comprendre. Mais attention, ça prend énormément de temps et ça ne dispense pas de faire tous les QCMs plusieurs fois !

Faisiez-vous des fiches ? Si oui comment ?

J’en faisais tout le temps, mais je ne les relisais presque jamais. Elles me permettaient juste de comprendre certains points du cours ou des quadriller une leçon dans ma tête. J’utilisais surtout celles qui récapitulaient les formules à connaître, mais c’était un peu superflu, rien de mieux pour connaître les formules que de les utiliser en QCMs.

Je faisais en sorte de les faire très belles pour en être fière et qu’elles restent imprimées dans ma tête. Je mettais plein de flèches et de couleurs, et je faisais des schémas simplissimes (bonjour les bonshommes bâtons !) pour bien comprendre les liens entre chaque parties du cours.

Elles me permettaient surtout d’avoir une vision d’ensemble de toutes les UEs, ce qui était capital.

Avez-vous travaillé seul(e) ? En groupe ?

Je travaille bien mieux seule, car, étant une grande bavarde, je ne peux pas m’empêcher de dériver sur d’autres sujets que le travail sérieux. Cependant, mon binôme et moi nous faisions souvent des interrogations orales et nous nous obligions à ne pas parler en dehors de celles-ci.

De plus, nous étions un groupe de 6 amis à travailler au même endroit, mais dans ces cas-là, je me mettais à l’autre bout de la salle : nous échangions des informations, répondions aux questions, résolvions des problèmes et surtout prenions nos pauses ensemble, mais la distance nous empêchait de ne pas travailler du tout.

Selon moi, la règle d’or pour réussir c’est d’être au clair avec soi-même. Si on travaille mieux seul, il faut le faire, et ne pas se faire emporter par l’envie d’être avec ses amis en se disant « boh, ça passe ! ».

Travailliez-vous à la bibliothèque de votre université ou chez vous ?

Je travaillais toujours à la BU de l’Arsenal, jamais chez moi, sauf en cas de jour férié ou de «  » » » » »vacances » » » » » » ». Le dimanche, la BU était fermée, et je ne travaillais quasiment pas. Je faisais des fiches et je rangeais mon appart, préparais quelques cours mais la plupart du temps je passais le dimanche à stresser parce que j’étais incapable de me concentrer. C’était le meilleur jour pour les interrogations.

Mais quand la BU fermait pendant longtemps, je me préparais à l’avance un espace de travail pour recréer l’ambiance de la BU chez moi et ne pas être dans la situation du dimanche pendant plusieurs jours.

Etiez-vous au tutorat de votre fac ou dans une prépa privée ? Pourquoi ? Que recommandez vous ?

J’étais au tutorat de la fac, qui a sans doute sauvé mon année. Je ne voyais pas l’intérêt d’une prépa privée, à part perdre beaucoup d’argent et énormément de temps (ce qui s’est d’ailleurs confirmé avec les témoignages de mes amis). Le tutorat de Toulouse organise une colle par semaine, répond aux questions, donne les cours… C’est tout ce dont un étudiant a besoin.

Si tu tiens absolument à prendre une prépa, toi petit PACES, je te conseille de ne prendre que la formule Entraînement aux QCMs. Une ou deux fois par semaine, tu composes dans les conditions d’examen, et tu as ta note. Mais les cours sont selon moi une perte de temps quand n’importe quel étudiant du TAT est prêt à t’aider !

Etiez-vous bien classé aux colles du tutorat et/ou de la prépa privée ?

Mes classements évoluaient n’importe comment. Des fois, j’étais 20ème sur 600, des fois, 200ème sur 400. Mais je corrigeais bien les colles et je voyais où étaient mes défauts, ce qui était positif ! Il ne faut pas se laisser abattre en cas de mauvais classement (ce que je faisais, bêtement).

Les résultats aux colles ne sont pas du tout représentatifs des résultats au concours. En primant, j’étais toujours dans les 400ème aux colles, pour finir dans les 200ème au concours.

Aviez-vous du retard dans vos cours ? Si oui, comment le gériez-vous ?

Je n’avais jamais de retard, je ne supportais pas ça. J’avais un agenda dans lequel j’écrivais tout ce que je devais faire, et si je voyais que j’allais avoir du retard dans le cours du jour, je décalais une révision au lendemain ou je travaillais plus longtemps.

Quel était votre rythme de travail ?

Rythme TGV. Je travaillais toujours à toute vitesse, mais je changeais aussi très vite de matière, sinon je m’ennuyais !

Dans quel état d’esprit étiez-vous pour réussir ? Esprit compétition ? Altruiste ?

Je n’avais absolument pas l’esprit de compétition. Je ne vois pas l’utilité d’être compétitif, l’année est suffisamment compliquée sans en plus se rajouter la méfiance et des bâtons dans les roues. J’aidais tous ceux qui en avaient besoin, je donnais mes cours dès qu’on me le demandait, et mes amis faisaient pareil pour moi. Nous étions un grand groupe à mettre tous nos cours en commun, à échanger nos notes et à corriger mutuellement nos erreurs, ou à faire des concours ensemble pour ensuite s’aider à les comprendre.

Bien entendu, pour cela, il faut supposer que tous les membres du groupes sont de confiance, mais la paranoïa n’aide certainement pas à avoir son année. Par contre, avoir de vrais amis, si !

Vous étiez plutôt stressé(e) ou plutôt décontracté(e) ?

J’étais extrêmement stressée. Une vraie boule de nerfs. Je m’inquiétais pour la moindre minute passée à ne pas travailler, en étant bien consciente que c’était pourtant nécessaire. J’ai fini par trouver un équilibre, pour garder autant de stress utile que possible et en essayant tant bien que mal de me laisser respirer.

Quelle attitude aviez-vous en cours théorique ? Concentré(e) ou dispersé(e) ?

J’étais très dispersée, car j’avais la plupart des cours dans la tête et que je m’ennuyais énormément en amphi. Je notais quand même les changements dans mes cours, et je vérifiais les cours de mes camarades en cas de blanc.
A la fin de l’année, j’ai fini par m’isoler complètement au fond de l’amphi, ce qui m’a un peu aidée, mais avec la fatigue je manquais parfois de m’endormir en cours…

Comment preniez-vous vos cours ? Sur ordinateur ? Sur papier ? Avec un dictaphone ?

En primant, je prenais les cours où nous n’avions pas les diaporamas sur ordinateur (histologie, embryologie, SSH…), avec le dictaphone pour m’aider si je loupais des parties. Les cours où les diaporamas étaient fournis (génome, chimie, recherche…), je rajoutais des notes au stylo sur les polys, avec le dictaphone au cas où.

En doublant, j’ai pris mes cours de primante et j’ai annoté au stylo pour éviter de ré-imprimer tous les cours. Quand un cours changeais beaucoup ou qu’il y en avait un nouveau, je reprenais la méthode de primante.

Vous serviez-vous des annales pour réviser ?

Je ne faisais que ça ! J’ai du faire toutes les annales deux fois, voire plus quand il y en avait peu. Les annales venaient cependant après les QCMs d’entraînement parfois gracieusement fournis par la fac, chronologiquement. Mais à l’approche du concours, mes journées étaient des concours interminables, je faisais environ 5 annales par jour.

Comment était organisée votre journée ?

Journée de cours :
6h30 : lever, préparation
8h00 : début des cours
12h00 (ou avant, avec un peu de chance) : sortie de cours
—Course jusqu’à la BU à 30 minutes de route, pose du sac à une place vide, repas—
13h30 : travail à la BU
18h30 : pause goûter – respiration de l’air non vicié par les révisions
22h : départ de la chère BU
00h : coucher

Journée sans cours :
7h30 : lever, préparation
9h00 : BU
11h30 (pour éviter la queue au RU) : repas
12h30 : re-BU
18h30 : pause goûter – respiration de l’air non vicié par les révisions
22h : départ de la TRES chère BU

Précision : entre chaque étape de révision, relecture d’un cours ou annale, je faisais une micro-pause de 3 minutes (je chronométrais, sans blague) où je lisais ou regardais mon portable

Quels seraient vos conseils pour les futurs étudiant(e)s en PACES ?

Garder la foi et ne pas hésiter à demander de l’aide. Si vous en avez besoin, trouvez vous un(e) ami(e) qui vous laissera pleurer un bon coup sur son épaule et qui vous fera un chocolat chaud si vous craquez. Craquer, c’est normal ! Il faut juste s’arranger pour vous relever vite et vous remettre au travail ! Il ne faut pas être trop indulgent avec soi-même et se dire « j’ai bien travaillé, j’arrête même si j’ai encore deux heures et tout ça à faire ». C’est comme la gym : si vous faites 10 minutes d’abdos et qu’ensuite vous vous enfilez deux menus maxi best-of, vous n’allez pas vous muscler ! La PACES, c’est pareil. La PACES, c’est vos abdos, et la détermination, c’est le mot clé.

Coupez les ponts avec les personnes néfastes qui vont vous distraire, vous larguer, vous déranger, voyez qui sont vos vrais amis et prévenez les que vous risques d’avoir besoin d’un soutien indéfectible.

Qu’est ce qui vous a fait réussir selon vous, par rapport aux autres étudiants ?

Mon acharnement. Je voulais tellement réussir que j’ai tout donné.

(Doublant uniquement) Qu’est ce qui a contribué selon vous, à votre redoublement ? Quels enseignements en avez-vous tiré pour in fine, réussir ?

J’étais trop persuadée de l’avoir en primant, on m’avait dit qu’avec mon travail au lycée, tout serait facile, qu’au fond le mythe de la PACES difficile c’est n’importe quoi, que j’étais persuadée que j’allais m’en sortir sans trop de difficulté. Je n’ai pas assez fait de QCMs et surtout, je les corrigeais mal et quand j’avais une difficulté, j’avais peur de m’y confronter et de réaliser que j’allais échouer, donc je n’allais pas au fond des choses.

Pour terminer, comment avez-vous trouvé cette première année des études de santé ?

HORRIBLE.
Mais riche d’enseignements sur moi-même. J’ai énormément changé, en mieux, et la vie a un goût merveilleux quand on ne la voit pas pendant deux ans.

Que pensez-vous du site www.reussirsante.fr ?

Il me déprimait en PACES, parce que je pensais ne trouver que des génies, dont je ne faisais clairement pas partie. Mais en fait, les étudiants qui mettaient leurs témoignages étaient des galériens comme moi, et leurs conseils m’ont aidée à trouver ma méthode et à me sentir moins seule, à me dire que j’avais une chance !

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Dimanche 19h en direct : Pré-rentrée PACES on vous dit tout !