Rater médecine n’est pas synonyme d’échec en PASS.

 

Rater médecine n’est pas synonyme d’échec en PASS.

Quand je me suis décidé à tenter PASS, j’avais déjà pensé à un plan B en cas d’échec ou de changement soudain d’orientation.
Certains me disaient : « Si tu penses déjà à ce que tu vas faire si tu rates, ce n’est même pas la peine d’essayer ». Je ne suis pas d’accord avec cela. J’ai donc fait ma première PASS en 2015-2016 à l’UPMC (Paris 6).
Si j’ai choisi cette fac, c’est en majeure partie parce que je savais que la fac de bio de l’UPMC (Jussieu) est une des meilleures de France. Si je parvenais à valider assez d’ECTS, je pourrais entrer directement en L2, même en cas d’échec en PASS.

Ce qu’il faut savoir, c’est que je ne voulais pas faire médecine : je suis extrêmement anxieux de nature et je savais que les études médicales seraient trop éprouvantes pour moi et me rendraient plus malheureux qu’autre chose. J’envisageais donc pharmacie, kiné ou bio.

Autant dire que le choc a été violent lors de mon entrée en PASS : c’est à ce moment précis que je me suis rendu à quel point j’étais un funeste fainéant au lycée ! (J’ai obtenu mon bac avec une mention AB).

Tout est dur dans ce contexte : les cours, leur quantité, le temps qui manque désespérément et surtout le fait de ne penser plus qu’à ce maudit concours. Mais l’avantage, c’est que j’adorais ce que je faisais : la biologie cellulaire est vite devenue ma matière favorite du S1.
Au premier semestre, j’ai fini 1651 ce qui était bien au-dessus de la barre de redoublement (à Paris 6, le redoublement est autorisé selon un classement calculé en multipliant par 3 le Numérus Clausus). En soi, ce n’était pas un manque de travail, mais un manque de qualité de travail : je ne faisais pas ou très peu de planning, je n’allais pas au tutorat et je restais plutôt à travailler chez moi toute la journée.

Je me disais assez sottement que si je ne connaissais pas assez mes cours, il était inutile d’essayer de faire une épreuve blanche au tutorat ! Une terrible erreur : c’est justement ces épreuves blanches et les annales qui permettent de saisir les points essentiels du cours, les détails que le prof exigera au concours et la manière d’appréhender les innombrables chapitres.
J’ai donc entièrement revu ma façon de travailler au second semestre et j’ai réussi à remonter un peu plus de 500 places. J’ai donc décidé de retenter cette satanée PASS en appliquant toutes les méthodes que j’avais apprises en primant. J’ai travaillé certaines matières pendant l’été, surtout la chimie qui était mon point faible majeur (c’était la Quatrième Dimension cette matière à mes yeux).

Malheureusement, le résultat fut extrêmement décevant : j’ai fini 1109 (sur approximativement 2500 candidats). Si j’ai réussi à atteindre des notes correctes en Biocell (13/20) et en anatomie (12/20), j’ai échoué en chimie avec un vieux 4/20. Mais comme je savais que le S2 me permettrait de gagner encore des places, j’ai quand même continué.
J’ai donc fini ces deux ans de PASS en étant 890 en médecine, 620 en pharmacie et dans les 400 en kiné en obtenant un 16/20 en SSH (Sciences, Société, Humanité), un 15,6/20 en ICM (Initiation à la Connaissance du Médicament) et un 14/20 en anatomie (à P6, l’anatomie est enseignée toute l’année). Ces notes m’ont permis d’être classé en Kiné, mais j’ai raté pharma d’une cinquantaine de places.

J’avais longuement réfléchi tout au long du semestre et je me suis rendu compte que si le métier de Kiné était sûrement très intéressant et gratifiant, les études en Biologie m’attiraient quand même beaucoup plus. Je me suis donc renseigné sur les parcours de l’UPMC en bio, et ce que j’ai lu m’a vraiment motivé. Le parcours que j’ai choisi est mono-disciplinaire : tous les cours tourneront autour de la biologie (animaux, végétaux, génétique, écologie, biologie moléculaire, biochimie, stats…).

J’ai aussi vu que Jussieu proposait des tonnes d’échanges avec l’étranger en L3 (de New-York à Kyoto en passant par l’Afrique du Sud !). De plus, la fac dispose de plein d’associations (sportives ou non), d’une super situation géographique (à 5 minutes du Jardin des Plantes quand même !) et de locaux tops pour ce que j’ai vu jusque là.

Ces deux années ont été extrêmement difficiles il faut le savoir. Il faut un moral fort, et surtout avoir le soutien de vos proches : je vis encore chez mes parents, et sans eux à proximité, je pense que je n’aurais même pas réussi à valider ma L1.

Je pense que ce qui m’a manqué, entre autres, c’était une envie profonde de faire ce genre de métier : tous ceux que je connais qui ont réussi savent depuis plusieurs années que ce genre de carrière est ce qui leur plaira.

Au final, je ne vois pas ces deux ans comme un échec complet : j’ai obtenu une partie de ce que je voulais, j’ai étudié et appris des choses géniales que je n’aurais jamais vues autrement et surtout, j’ai appris comment travailler et à me contraindre à l’étude 10h/jour plusieurs mois d’affilée. Je n’aurais « perdu » qu’une année, et quand on a à peine 20 ans, je doute que cela soit fatal pour travailler plus tard. Honnêtement, je suis sûr que ces deux ans de PASS montreront leur utilité quand je serais en bio. Mon objectif maintenant est d’obtenir les meilleurs résultats possibles pour aller faire un semestre au Japon.

Ensuite, j’aimerais entrer en M1/M2 et tenter d’obtenir une école de commerce pour compléter ma formation. Je ne sais pas encore avec exactitude ce que je ferai après, mais je suis certain que je trouverai ma voie. Pour la première fois de ma vie, j’ai hâte d’être à la rentrée !

Article écrit par Henri Bazire

Encore plus de lecture

Dimanche 19h en direct : Pré-rentrée PASS on vous dit tout !