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Les prépas en PACES : bonne ou mauvaise idée ? Qu’apportent-elles ?

Les prépas en PACES : bonne ou mauvaise idée ? Qu’apportent-elles ?

La Première Année de Médecine est un cap épouvantable, ce n’est un secret pour personne. En conséquence, tout étudiant a besoin d’aide pour passer l’épreuve que représente cette année. Dans ce but, deux options s’offrent aux élèves : choisir une classe préparatoire ou s’inscrire au tutorat.

Dans cet article, nous aborderons le sujet épineux des classes prépas. Nous traitons là un sujet maintes fois discuté : un simple appel à témoin de notre part sur Twitter a permis de recueillir de nombreux témoignages en quelques heures.

Il ne s’agit nullement de favoriser cette voie par rapport au tutorat, mais plutôt d’en montrer les particularités, les défauts comme les qualités, ainsi que d’en expliquer le fonctionnement.

De nombreuses prépas existent : pour une seule ville, il n’est pas rare d’en trouver au minimum trois ou quatre différentes. On peut en distinguer deux types principaux : les prépas dites « classiques » suivies par les primants, et les prépas à concours hebdomadaires affectionnées par les doublants. Les prépas de primants proposent globalement la même prestation : des séances d’exercices guidées par un professeur, des fiches de cours ainsi que des concours blancs.

De manière générale, les doublants préfèreront celles qui proposent uniquement des concours blancs hebdomadaires. La plupart proposent en plus des stages de pré-rentrée allant de 10 jours à 3 semaines. Pour avoir expérimenté les deux catégories, j’estime que les deux m’ont été très utiles, notamment en primant avec les fiches de cours d’excellentes qualité qui m’ont été fournies. En revanche, les séances d’exercices étaient assommantes au possible : j’aurais aimé avoir la possibilité de prendre uniquement les fiches de cours et les concours blancs.

Bien sûr, tout ceci a un prix. Et tous les témoignages que nous avons recueillis sont unanimes sur ce point : ce prix est trop élevé pour la quasi-totalité des prépas.

Une étudiante lyonnaise actuellement en deuxième année de pharmacie témoigne :

« Sans ma prépa, je pense que je ne serais pas passée bizuth mais c’était clairement trop cher et on ne m’avait jamais autant mis la pression de ma vie »

Certaines prépas ajustent leurs prix selon votre statut de primant ou de doublant, comme nous le rapporte une étudiante lyonnaise.

« Ma prépa s’appelle Avicenne, elle a été fondée par un étudiant en 6eme année de Lyon Sud et ce sont majoritairement des étudiants en médecine qui la font tourner. J’ai payé un peu plus de 3000 euros l’an passé et pour mon année de doublante ce sera un peu moins. »

Le premier de ces témoignages illustre un autre défaut dénoncé par de nombreux étudiants :

En dépit de la qualité des enseignements, la prépa a tendance à ajouter une couche d’anxiété supplémentaire aux étudiants.

Cet excédent de pression est souvent du à une mauvaise ambiance au sein même des groupes de la prépa avec un esprit de compétition parfois favorisé par les enseignants eux-mêmes. Une étudiante bordelaise a même renoncé à faire une année entière en compagnie de cette prépa à cause de cela :

« J’ai fait un semestre de prépa et j’ai détesté notamment à cause de l’ambiance de compétition entre les groupes »

En revanche, beaucoup d’étudiants apprécient le fait d’avoir une classe prépa pour l’encadrement qu’elle apporte. On demande à des étudiants fraîchement sortis de Terminale une capacité de travail et une organisation sans faille, le tout sans aucun encadrement : rares sont ceux qui peuvent se targuer de telles capacités juste après l’obtention du bac ! Un étudiant lyonnais nous en parle :

« Ce n’est pas indispensable mais je pense que ça peut aider ceux qui ne savent pas bien s’organiser et qui aiment avoir un cadre plus «  lycée ». En prendre une ou non dépend des besoins de chacun et le choix doit être réfléchi car cela reste un gros investissement financier »

Lorsque l’on parle des prépas, il est inévitable de parler du tutorat. Souvent opposées par les étudiants, ces deux voies devraient être considérées comme complémentaires… pour qui en a les moyens. Parmi les témoignages que nous avons reçus, beaucoup expliquent avoir choisi une prépa car ils estimaient que le tutorat n’était pas suffisant à lui-seul.

Attention, l’inverse est tout aussi juste : une prépa seule ne peut fournir l’entraînement nécessaire pour réussir le concours.

Je parle en connaissance de cause : lors de mon premier semestre de primant, je suivis ce modèle et je finis classé 1651. Puis au deuxième semestre, j’ai combiné prépa et tutorat et j’ai remonté un peu plus de 500 places.

Evidemment, l’atout majeur du tutorat est sa gratuité : CEMP6, le tutorat de l’UPMC à Paris est notamment reconnu pour son efficacité sans que cela ne demande un seul denier aux étudiants de PACES. Mais comme les classes prépas, tous les tutorats ne se valent pas.

Un autre avantage des prépas réside dans les fiches de cours fournis par les enseignants. Souvent très complètes, elles permettent de gagner un temps précieux et de disposer de cours au propre.

À cela s’ajoutent les référents travaillant pour la prépa et les concours blancs. Par exemple l’étudiante de la faculté de Lyon Sud nous parle un peu plus en détails d’Avicenne :

« En bizuth on a deux semaines de pré-rentrée avant le S1 et une avant le S2, l’intégralité des cours avant qu’ils soient donnés en amphi et une fiche avec les corrections/nouveautés après, une colle par semaine et 2 concours blancs par semestre. On a aussi des TD toutes les semaines donnes par des élèves de 2 ou 3eme année ou parfois par des profs. On est aussi tutorés par un étudiant de deuxième année qui nous aide dans notre planning. Dans ma fac, il y a aussi un tutorat qui est pas mal mais leurs cours ne sont pas toujours aussi complets et clairs et je n’ai vraiment pas regretté mon choix de prendre une boite à colles. Je redouble mais je ne suis vraiment pas passée loin du numerus et je pense que je n’aurais pas fait aussi bien sans. Après bien sûr ça reste cher comme service je trouve mais c’est le prix de la réussite (même si je ne doute pas que certaines personnes peuvent réussir seulement avec le tutorat). »

Quand on voit le nombre de prépas disponibles, il est très important de réfléchir dans votre choix. Certains étudiants ont exprimé leur mécontentement devant une prestation parfois scandaleusement médiocre, et toujours aussi coûteuse, comme une étudiante nantaise nous l’a rapporté.

La prépa choisie par la jeune femme facturait à l’année 1500€ pour des colles hebdomadaires, très insuffisantes selon elle. Des stages étaient également disponibles pour 1000€ et une option « Perfectionnement » était disponible pour chaque matière, moyennant 500€ de plus. Mais dans la montagne de témoignages que nous avons reçue, nous avons lu tout et son contraire. Par exemple, Clément, étudiant de Lyon Sud, rapporte avoir été extrêmement satisfait de sa prépa :

« Elle coûtait 3000€ à l’année il me semble et 500€ de stage pré rentrée. Puisque j’ai fait deux PACES, j’en ai donc eu pour 6500€ sur les deux années ! Elle proposait un peu tout : fiches de cours à jour, entraînements, séances de TD avec des profs, concours blancs… Sans ma prépa, je ne serais pas passé, elle nous mâchait le travail c’était super pratique. Le Tutorat à Lyon Sud était très présent mais la prépa est nécessaire pour les ED par exemple qui ne sont pas développés à Lyon Sud. Honnêtement je pense que c’était justifié, par rapport au prix et à la qualité et surtout par rapport aux autres prépas lyonnaises. »

Une étudiante lilloise estime que la prépa n’est pas obligatoire en tant que telle, mais que face à la recrudescence d’étudiants inscrits, il est nécessaire d’en prendre une.

« Grâce à la prépa j’avais des fiches, des concours blancs, des séances pour expliquer les cours difficiles et de nombreuses astuces. Le tutorat de ma Fac est plutôt bon, mais limité (juste biophysique et chimie), même si je le conseillerais quand même parce qu’ils font tout leur possible et tendent à s’améliorer vraiment. Surtout que c’est limite gratuit. Je pense que sans la prépa je n’aurais pas réussi la biophysique… ils livrent vraiment les astuces indispensables pour le concours. La prépa n’est pas selon moi obligatoire, mais vraiment bénéfique. C’est un plus… surtout que les 2/3 de la fac ont une prépa, c’est limite une perte de chance de ne pas en avoir une. »

Pour cette étudiante de la faculté de Nancy, la prépa est notamment bénéfique pour les primants :

« Elle m’a surtout assuré d’avoir de cours bien mis en page, propres et complets, c’est ce que je voulais car je suis incapable d’apprendre quand ce n’est pas organisé ou quand il manque des informations. Elle m’a aussi été bénéfique pour me donner une routine pour faire régulièrement des colles ou des QCM, pour me donner un vrai rythme pour m’entraîner le plus souvent possible. C’est loin d’être indispensable même si ça a été un vrai outil, surtout au début quand on est bizuth. »

Une étudiante de Caen ayant validé sa PACES a réellement apprécié l’apport de sa prépa, insistant sur le fait que seuls ceux ayant les plus grandes capacités peuvent réellement s’en passer.

« J’ai fait 2 ans avec MediCaen (filiale de Médisup), je pense que je n’aurais jamais eu mon concours sans. En première année j’ai loupé médecine à 10 places en ayant pourtant l’impression de ne pas avoir bossé du S1 mais la prépa me mâchait le travail (fiches de cours, fiches de révisions, polys d’entraînement, TD, CB, interros tout le temps) donc je m’en suis sortie. En 2e année j’ai eu médecine et dentaire, sans avoir l’impression de souffrir non plus car MediCaen préparait et entraînait énormément, je me suis fait tous mes amis les plus proches dans ma classe de prépa et je pense que c’est grâce à la prépa que je garde un bon souvenir de la PACES, c’était un peu ma maison, mon repère. Et je trouve que le prix n’est pas excessif, j’avais payé 2 x 3000€. Petite précision : à Caen il n’existe qu’une seule prépa et plus de 80% des gens du numerus ont fait Medicaen, il y a peut être 18% qui n’ont pas Medicaen mais qui ont acheté les cours et les autres ce sont des ovnis. »

En résumé, il est clair que la plupart des classes prépas apporteront une bonne performance sur le strict plan du travail : exercices, concours blancs et fiches de cours sont essentielles. En revanche, rares sont celles qui n’imposent pas en retour une mauvaise ambiance générale forcément néfaste pour le bien-être, déjà fort altéré, des étudiants de PACES. Mais une fois de plus, la grande diversité des prépas disponibles impose une longue réflexion afin de ne pas dépenser une telle somme pour rien !

Article écrit par Henri Bazire

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